Guide sur la succession immobilière au Panama

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Naviguer à travers les méandres de la succession immobilière à Panama

Naviguer à travers les méandres de la succession immobilière à Panama peut s’avérer être une tâche complexe, mais comprendre les démarches à suivre et les particularités du système panaméen peut grandement faciliter le processus. Les lois et règlements en vigueur, bien qu’ampoulés, offrent des solutions adaptées qui garantissent un transfert de propriété fluide et sans encombre.

Procédure complète et étapes clés

Dans cet article, nous vous guiderons à travers la procédure complète, en explorant les étapes clés, les documents indispensables et les éventuelles stratégies pour contourner les pièges les plus courants, afin de vous armer des connaissances nécessaires pour gérer efficacement vos biens immobiliers au cœur de ce pays dynamique et en constante évolution.

Comprendre la succession immobilière au Panama

Principes fondamentaux de la succession immobilière au Panama

La succession immobilière au Panama est régie principalement par le Code civil, le Code de procédure civile, la Loi n° 21 de 2017 (succession), la Loi n° 1 de 1984 (trusts), la Loi n° 25 de 1995 (fondations) et le Code fiscal. Le principe fondamental repose sur la transmission des droits actifs et passifs du défunt à ses héritiers, soit en vertu d’un testament, soit par application des règles légales en cas d’absence de testament.

  • La loi panaméenne s’applique aux biens situés au Panama, quelle que soit la nationalité ou la résidence du propriétaire.
  • Les successions peuvent être testamentaires (avec testament) ou ab intestat (sans testament). En cas d’intestance, les héritiers sont désignés selon un ordre précis basé sur le degré de parenté.
Ordre des héritiers ab intestat
Conjoint survivant
Enfants
Parents
Frères et sœurs
Petits-enfants
Autres parents

Droit applicable aux non-résidents

Les étrangers peuvent librement posséder un bien immobilier à leur nom propre au Panama. Lorsqu’un non-résident décède alors qu’il possède un bien immobilier situé dans ce pays :

  • C’est toujours le droit panaméen qui régit l’héritage concernant les immeubles situés localement.
  • La procédure successorale doit être engagée devant les juridictions panaméennes pour transférer officiellement la propriété aux héritiers désignés.

Procédure légale pour hériter d’un bien immobilier

Après le décès du propriétaire :

  1. Ouverture officielle de la succession auprès des tribunaux panaméens.
  2. Présentation d’un acte notarié prouvant le décès ainsi que tout testament éventuel.
  3. Désignation judiciaire ou notariale des héritiers selon l’ordre légal ou selon les volontés du défunt si un testament valide existe.
  4. Inscription du transfert dans le Registre Public du Panama : seule cette formalité confère une valeur juridique définitive à l’héritier.
  5. Paiement éventuel des frais administratifs liés à l’enregistrement.

Implications fiscales pour les héritiers

  • Il n’existe pas au Panama de droits de succession spécifiques sur les biens immobiliers transmis lors d’une succession.
  • Seule une taxe foncière progressive s’applique ensuite sur les biens détenus : taux compris entre 0 % et 2,10 %, avec exonération totale jusqu’à $30 000 USD (valeur cadastrale).
  • Pour certaines nouvelles constructions résidentielles : exonération temporaire pouvant aller jusqu’à vingt ans.

Étapes administratives après décès

Liste synthétique :

  • Rassembler tous documents relatifs à l’identité et au décès du propriétaire
  • Vérifier l’existence éventuelle d’un testament
  • Engager une procédure successorale devant notaire ou juge compétent
  • Obtenir une décision/acte établissant officiellement qui sont les nouveaux propriétaires
  • Procéder à l’enregistrement auprès du Registre Public

Options pour planifier sa succession et minimiser complications/fiscalité

Plusieurs outils juridiques existent :

  • Testament conforme
    Permet d’organiser librement sa transmission patrimoniale sous réserve du respect des règles impératives locales.
  • Société holding panaméenne
    Le bien peut être détenu via une société locale dont il suffit ensuite transmettre/donner/vendre les actions ; cela facilite souvent grandement la transmission sans changement immédiat dans le registre foncier.
  • Fondation privée
    La fondation détient directement le bien immobilier ; elle permet une grande souplesse dans la gestion post-mortem tout en protégeant contre certains litiges familiaux.
  • Trust (« fiducie »)
    Transfert temporaire/conditionnel sous contrôle fiduciaire ; outil efficace notamment en présence d’héritiers mineurs ou vulnérables.

Exemple concret :

Monsieur Dupont, résident français, possède un appartement via une société anonyme panaméenne dont il détient toutes les actions. À son décès, ses enfants deviennent actionnaires via cession/transmission successorale hors registre public : ni changement visible immédiat ni imposition spécifique liée à cette mutation — seuls impôts annuels fonciers demeurent dus par ladite société tant qu’elle reste propriétaire officiel enregistrée localement.

Bon à savoir :

Au Panama, la succession immobilière est régie par le Code civil et des lois spécifiques qui imposent que la transmission des biens suive les principes juridiques locaux, même pour les non-résidents. Les personnes possédant des biens immobiliers au Panama doivent être conscientes que, bien que la succession testamentaire soit autorisée, la succession ab intestat, ou sans testament, suit un ordre rigide de distribution des biens. Les héritiers sont sujets à des obligations fiscales, bien qu’il n’existe pas de droits de succession, les plus-values éventuelles pourraient être taxées. Pour minimiser les complications, il est conseillé de planifier sa succession via un avocat local, qui peut assister à la mise en place de structures telles que les fiducies ou les sociétés holding, souvent utilisées pour optimiser la transmission des biens. Par exemple, créer une fondation de caractère privé panaméenne peut faciliter l’administration des biens et réduire les charges fiscales. Après le décès du propriétaire, les héritiers doivent engager un processus d’homologation pour prendre possession légale des propriétés, ce qui pourrait prendre plusieurs mois selon la complexité de la succession, d’où l’importance d’une planification préalable.

Résumé pratique
La sécurité juridique offerte par l’enregistrement obligatoire auprès du Registre Public garantit aux étrangers comme aux résidents locaux que leurs volontés pourront être respectées efficacement grâce aux outils juridiques disponibles tels que sociétés holdings/fondations/trusts/testaments adaptés—tout cela sans droits successoraux locaux mais avec obligation fiscale annuelle limitée essentiellement à la taxe foncière progressif locale attachée directement au bien concerné.

Pour toute planification avancée impliquant plusieurs juridictions fiscales/successorales il est vivement recommandé de consulter simultanément un avocat spécialisé local ainsi qu’un expert international afin d’éviter tout risque ultérieur lié aux conflits entre droits nationaux respectifs.

Procédure de transmission pour les héritiers étrangers

Obligations légales pour les héritiers étrangers

Les héritiers étrangers doivent obligatoirement désigner un représentant légal local ou mandater un avocat panaméen pour toutes démarches successorales liées à des biens immobiliers au Panama.

L’intervention d’un professionnel local est nécessaire pour préparer, déposer et suivre les dossiers auprès des autorités panaméennes, notamment pour l’enregistrement au Registre Public et la gestion de la fiscalité locale.

Documentation requise

Preuve de filiation :

  • Certificats de naissance (héritier et défunt)
  • Certificats de mariage (si applicable)
  • Testament ou acte notarié constatant la qualité d’héritier

Tous ces documents doivent être :

  • Apostillés dans le pays d’origine
  • Traités en espagnol par un traducteur assermenté si rédigés dans une autre langue

Liste synthétique :

  • Certificat de décès du défunt
  • Actes d’état civil apostillés
  • Copie du passeport des héritiers
  • Procuration légalisée si recours à un avocat panaméen

Validation des documents étrangers

  1. Faire apostiller chaque document officiel par l’autorité compétente du pays émetteur.
  2. Procéder à la traduction assermentée en espagnol.
  3. Présenter les originaux et traductions apostillées au Ministère des Affaires étrangères du Panama, qui vérifie leur conformité avant acceptation par le Registre Public.
ÉtapeAction requise
ApostilleDans le pays d’émission
TraductionPar traducteur assermenté vers l’espagnol
Validation au PanamaMinistère des Affaires étrangères

Particularités fiscales applicables aux étrangers

Droits ou taxes spécifiques :

Les droits de mutation immobilière s’appliquent quel que soit le statut résident/non-résident : taux standard autour de 2% sur la valeur cadastrale ou marchande du bien transféré.

Le Panama ne prélève généralement pas d’impôt spécifique supplémentaire sur l’héritage immobilier détenu par un étranger mais il peut exister une retenue fiscale lors du transfert, selon situations particulières.

Conventions internationales :

Certains accords bilatéraux peuvent éviter la double imposition entre États (selon nationalité/résidence fiscale), mais ils sont rares concernant spécifiquement les successions immobilières.

Délais administratifs habituels

Le délai moyen pour enregistrer définitivement le transfert auprès du Registre Public varie :

  • Préparation/validation dossier complet : environ 1 à 3 mois (selon rapidité obtention/apostille/traduction)
  • Traitement administratif après dépôt : environ 4 à 8 semaines, hors éventuels retards dus à pièces manquantes/corrections demandées

Bon à savoir :

Pour que l’enregistrement soit effectif, tous les impôts locaux dus sur le bien doivent avoir été acquittés avant dépôt final au Registre Public.

Traitement des différences entre juridictions étrangères et règles locales panaméennes

Le droit successoral panaméen applique généralement :

  • La loi locale s’impose concernant la transmission formelle et administrative d’un immeuble situé sur son territoire (lex rei sitae) ;

En cas de conflit avec une loi étrangère (par exemple testament rédigé sous une autre loi nationale) :

  • Les tribunaux panaméens statuent prioritairement selon leurs propres règles successorales dès lors qu’il s’agit d’un bien immobilier sis au Panama ;
  • Ils peuvent reconnaître certains actes/filiations établis ailleurs si ceux-ci respectent les exigences formelles locales après validation officielle via apostille/ministère ;
  • En présence de conventions internationales rares mais possibles, celles-ci peuvent aménager certaines procédures ou exonérations fiscales partielles pour certains ressortissants.
SituationApplication principale
Bien situé au PanamaDroit successoral panaméen
Testament étrangerReconnu si conforme aux exigences locales
Accord international applicablePeut faciliter fiscalité/procédure

Bon à savoir :

Les héritiers étrangers doivent respecter des obligations légales spécifiques pour une succession immobilière au Panama, comme avoir un représentant légal local ou un avocat panaméen. Ils doivent fournir des documents prouvant leur filiation et leur droit à l’héritage, tels que des certificats de naissance ou de mariage apostillés. Ces documents étrangers doivent être validés par le ministère des Affaires étrangères panaméen. Il est aussi crucial de tenir compte des particularités fiscales, incluant d’éventuelles taxes applicables aux étrangers. Les délais habituels pour enregistrer un transfert de propriété au Registre Public peuvent varier, et certains traités internationaux pourraient simplifier la procédure pour les héritiers de certains pays. Les lois panaméennes prennent en compte les différences entre les juridictions d’origine des héritiers et les règles locales, facilitant ainsi le processus de conformité grâce à un cadre légal structuré.

Rôle du notaire dans la succession internationale

Le notaire joue un rôle central dans la gestion d’une succession internationale, particulièrement lorsqu’il s’agit de biens situés au Panama. Son intervention garantit la sécurité juridique des transferts et l’application correcte des réglementations nationales et étrangères.

Principales responsabilités du notaire en succession internationale :

  • Vérification de la loi applicable à la succession (examen du lieu de résidence, nationalité du défunt, localisation des biens).
  • Contrôle de la validité et conformité des testaments étrangers selon le droit panaméen.
  • Identification officielle des héritiers par l’établissement d’actes tels que l’acte de notoriété.
  • Prévention et résolution d’éventuels conflits entre héritiers issus de différents systèmes juridiques.

Obligations lors du transfert immobilier au Panama :

  • Authentification et certification des documents nécessaires pour le transfert légal (acte de décès, testament ou acte successoral étranger traduit/apostillé).
  • Vérification préalable auprès du Registre Public panaméen pour s’assurer que le bien est libre d’hypothèques ou charges.
  • Coordination avec les autorités locales pour enregistrer le changement de propriété selon le Code Civil panaméen.
  • Garantie que les formalités fiscales (droits successoraux) sont respectées avant tout transfert.
Étape Obligation spécifique du notaire Documents requis
Validation Contrôler authenticité/validité testament Testament original + traduction certifiée
Identification Établir qualité d’héritier Acte de notoriété, actes civils étrangers apostillés
Transfert Certifier mutation immobilière Titre foncier, certificat fiscal
Enregistrement Déposer acte auprès Registre Public Acte authentique signé

Compétences requises pour naviguer entre exigences légales internationales :

Maîtrise technique nécessaire

  • Connaissance approfondie en droit international privé et en droit civil panaméen
  • Aptitude à interpréter les textes législatifs étrangers
  • Expérience dans l’analyse comparative des successions transfrontalières
  • Capacité à collaborer avec avocats/notaires internationaux afin d’obtenir les documents conformes aux exigences locales

Compétences pratiques

  • Traduction juridique certifiée
  • Gestion administrative multi-juridictionnelle
  • Négociation interprofessionnelle (notaires/avocats/fiscalistes)

Exemples pratiques courants au Panama :

  1. Un ressortissant français décédé laisse une maison à Panama City :
    Le notaire doit vérifier si un testament existe en France puis obtenir sa traduction assermentée. Il coordonne avec son homologue français afin que tous les actes soient apostillés conformément à la Convention de La Haye. Après validation fiscale locale, il procède à l’enregistrement immobilier pour transférer officiellement le bien aux héritiers désignés.
  2. Héritage impliquant plusieurs pays :
    Un propriétaire canadien détient un appartement au Panama et un compte bancaire en Europe. Le processus exige une coordination tripartite entre notaires canadiens/panaméens/européens : chaque actif suit les règles locales quant aux pièces justificatives nécessaires ainsi qu’aux droits successoraux applicables.
  3. Absence ou conflit sur un testament étranger :
    Si aucun testament n’est reconnu valide localement ou si ses dispositions contredisent impérativement celles prévues par le Code Civil panaméen (ex.: exclusion injustifiée d’un enfant), c’est alors la loi nationale qui s’applique automatiquement—le notaire agit comme garant impartial dans ce type litige.

Facilitation par le notaire pour bénéficiaires étrangers :

Le recours au notaire permet :

  • de sécuriser juridiquement toutes démarches transfrontalières,
  • de minimiser risques fiscaux liés aux doubles impositions,
  • d’accélérer la transmission grâce à une parfaite connaissance procédurale locale,
  • et enfin, d’accompagner efficacement chaque bénéficiaire international face aux spécificités réglementaires panaméennes actuelles.

Bon à savoir :

Le notaire joue un rôle essentiel dans une succession internationale au Panama, où ses responsabilités incluent la gestion des différences légales entre le pays d’origine du défunt et le Panama. Lors de la préparation et de la certification des documents pour transférer légalement des biens immobiliers, le notaire doit s’assurer que toutes les formalités sont respectées selon les réglementations panaméennes. Il est souvent nécessaire de coordonner avec d’autres notaires ou avocats à l’étranger, ce qui exige une connaissance approfondie des lois internationales et locales. Par exemple, lors de la succession d’une propriété panaméenne appartenant à un ressortissant français, le notaire devra naviguer entre les exigences fiscales et successorales des deux pays, facilitant ainsi la procédure pour les bénéficiaires. Grâce à son expertise, le notaire assure que la succession est en conformité avec les lois, minimisant les risques de contentieux et accélérant le processus pour les héritiers étrangers.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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