Le Guatemala n’est plus seulement un pays agricole tourné vers le café et le sucre. Avec la plus grande économie d’Amérique centrale, une population jeune, des coûts compétitifs et plus d’une douzaine d’accords de libre‑échange, le pays s’impose comme une véritable plateforme d’investissement pour qui sait regarder au‑delà des clichés. Derrière des défis structurels bien réels – inégalités, infrastructures insuffisantes, complexité réglementaire – se dessine une série de secteurs particulièrement porteurs pour les entreprises, locales comme étrangères.
Bon à savoir :
Les principales opportunités d’investissement et d’entrepreneuriat au Guatemala se concentrent dans huit secteurs clés : l’agribusiness, la transformation alimentaire, le textile-habillement, le BPO (externalisation des processus métier), l’e-commerce, le tourisme, l’immobilier et les énergies renouvelables. Cet article fournit une analyse détaillée et des chiffres clés pour aider à identifier les meilleurs positionnements.
Un contexte macroéconomique favorable mais contrasté
Le Guatemala est classé économie en développement, mais reste l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine et des Caraïbes. Le contraste entre potentiel et réalité est frappant.
L’économie a pourtant montré une remarquable résilience. Entre 2015 et 2018, la croissance du PIB a tourné autour de 3,3 %, et de 2010 à 2019, la dynamique annuelle est restée proche de 3,5 %. En 2024, le PIB est estimé à environ 95,6 milliards de dollars, avec une croissance réelle de 3,7 % et une prévision d’environ 4,1 % pour 2025. En parité de pouvoir d’achat, le PIB atteint près de 188 milliards de dollars, soit un PIB par habitant (PPA) d’environ 10 800 dollars.
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Le secteur privé génère environ 85 % du PIB du pays.
Mais les défis restent lourds : infrastructures routières et logistiques insuffisantes, capital humain limité, corruption, insécurité, système éducatif fragile et inégalités marquées. C’est dans ce contexte contrasté que certains secteurs tirent fortement la croissance et offrent des marges d’action importantes pour de nouveaux acteurs.
Agriculture et agribusiness : un socle incontournable en pleine mutation
L’agriculture est la colonne vertébrale historique de l’économie guatémaltèque. Elle représente environ 12 à 13,5 % du PIB et emploie plus de 30 % de la population active (près de 29 % selon certaines données récentes). Surtout, elle fournit environ 60 % des exportations totales du pays.
Un géant agricole aux multiples microclimats
Avec plus de 22 microclimats et des sols très fertiles, le Guatemala est un véritable laboratoire naturel pour les cultures tropicales et subtropicales. Il figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux de canne à sucre et dans le top 15 pour la banane. Il est aussi le premier producteur et exportateur mondial de cardamome, couvrant plus de 60 % du marché international.
Quelques ordres de grandeur illustrent ce poids agricole :
| Produit (2018) | Production estimée |
|---|---|
| Canne à sucre | 35,5 millions de tonnes |
| Bananes | 4 millions de tonnes |
| Huile de palme | 2,3 millions de tonnes |
| Café | 245 000 tonnes |
| Maïs | 1,9 million de tonnes |
| Cardamome | 38 000 tonnes |
Les cultures traditionnelles d’exportation – café, sucre, bananes – restent dominantes, mais les exportations agricoles non traditionnelles (fruits, légumes, fleurs, produits bio) montent en puissance. La valeur de ces exportations non traditionnelles est passée de 146 millions de dollars en 1992 à 262 millions en 2001, et continue de progresser avec les fruits exotiques, les légumes d’hiver, les fleurs coupées et le café biologique.
Une structure foncière duale… et des niches à fort potentiel
La structure de propriété est très inégale : si 92 % des exploitations sont de petites fermes paysannes, elles ne couvrent que 12 % des terres agricoles. À l’inverse, 2 % des grandes exploitations contrôlent près de 57 % des terres et 88 % des surfaces agricoles totales. Ces grands domaines produisent des cultures d’exportation ou industrielles (sucre, bananes, huile de palme, caoutchouc), tandis que les petites exploitations se concentrent sur les cultures vivrières (maïs, haricots) et des fruits/légumes pour les marchés locaux et l’export non traditionnel.
Exemple :
Malgré des ressources limitées, les petites et moyennes exploitations sont souvent à l’origine des projets agricoles les plus innovants. Ces initiatives incluent le développement de l’agriculture biologique, la participation au commerce équitable, et la diversification vers des cultures à haute valeur ajoutée comme les fruits rouges (myrtilles, framboises, mûres), les avocats Hass ou des légumes de niche, destinés principalement aux marchés exigeants d’Amérique du Nord et d’Europe.
Les chiffres de certaines filières montrent le dynamisme de ces créneaux :
| Indicateur clé | Valeur récente approximative |
|---|---|
| Exportations fruits & noix | +60 % entre 2014 et 2023 (1 à 1,6 Md$) |
| Exportations de légumes | +62 % sur la même période (252 à 409 M$) |
| Part des fruits/légumes exportés vers les États‑Unis | ~75 % |
Avocats, fruits et légumes : le futur de l’agribusiness
Parmi les cultures en essor, l’avocat Hass est emblématique. Plus de 300 000 hectares seraient adaptés à cette culture, mais seuls environ 7 000 hectares sont actuellement plantés. Le Guatemala exporte déjà quelque 11 000 tonnes vers l’Europe et l’Amérique centrale, et se prépare à l’ouverture du marché américain après une évaluation de risque positive par l’APHIS (USDA). L’accès au marché des États‑Unis pourrait changer d’échelle la filière, à condition d’améliorer l’accès aux intrants (agrochimiques homologués, engrais, services phytosanitaires) et les capacités de conformité aux normes internationales.
Attention :
La demande croissante pour certains fruits, légumes préparés et produits bio/équitables repose sur la capacité à intégrer localement des étapes à forte valeur ajoutée (conditionnement, transformation, certification), plutôt que d’exporter des matières premières brutes.
Pour un entrepreneur, les opportunités se situent aussi bien en amont (technologies agricoles, semences améliorées, irrigation, services de conseil) qu’en aval (logistique du froid, transformation, marques orientées export, plateformes d’exportation pour petits producteurs).
Industrie de transformation alimentaire : un moteur industriel et exportateur
L’agro‑industrie ne se limite pas aux champs. La transformation alimentaire est l’un des secteurs industriels les plus structurés et dynamiques du Guatemala. Elle représente environ 46 % de la production manufacturière et près de 6,5 % du PIB. On recense environ 1 500 à 2 200 entreprises de transformation, dont une majorité de petites structures (moins de 20 employés), mais aussi des acteurs industriels de taille régionale.
Un secteur en forte croissance
Les chiffres donnent la mesure de ce dynamisme :
| Indicateur (transformation alimentaire & boissons) | Valeur récente |
|---|---|
| Part dans le PIB | ~6,4 – 6,5 % |
| Part dans l’industrie manufacturière | 46 % |
| Ventes (2022) | ~5,3 Md$ |
| Exportations (2022) | ~2,52 Md$ |
| Croissance 2021 vs 2020 (exportations) | +28 % (1,1 Md$) |
| Croissance 2022 | +18 % |
| Croissance projetée | +20 % |
En 2021, le secteur est devenu le premier secteur exportateur du pays, devant le textile‑habillement. Ses produits se vendent principalement en Amérique centrale (43 %), au Mexique (10 %) et aux États‑Unis (8 %). Le pays exporte plus de 3 milliards de dollars de produits alimentaires transformés, tout en important environ 2,4 milliards de dollars de produits alimentaires et d’ingrédients, ce qui montre un double mouvement : montée en gamme locale et dépendance à des intrants, notamment américains.
Large éventail de produits et montée du « prêt‑à‑consommer »
La catégorie « aliments et boissons » regroupe 13 branches : viandes et produits carnés, poissons, fruits et légumes transformés, huiles et graisses, produits céréaliers et de boulangerie, sucres et confiseries, pâtes et céréales transformées, autres préparations alimentaires, boissons alcoolisées, alimentation animale, tabac, etc.
Sous-segments moteurs de croissance
Plusieurs sous-segments tirent particulièrement la croissance du marché, offrant des opportunités ciblées.
Logiciels spécialisés par secteur d’activité (healthtech, fintech, proptech) répondant à des besoins métiers précis.
Outils d’IA générative, de traitement automatique du langage et de robotique des processus pour gagner en efficacité.
Services de protection des données et de mise en conformité réglementaire (RGPD, etc.), essentiels dans un environnement digitalisé.
Plateformes d’engagement client omnicanal, de service client et de personnalisation en temps réel.
– viandes transformées (charcuterie, produits prêts à cuire, conserves) ;
– boissons non alcoolisées, eaux et sodas ;
– produits de boulangerie et pâtisseries (biscuits, snacks, pains industriels) ;
– sauces, condiments, bouillons déshydratés ;
– produits laitiers (laits UHT, poudres, fromages, yaourts).
Le marché intérieur est porté par l’urbanisation, la croissance d’une classe moyenne urbaine et la demande de produits faciles à préparer. La consommation de produits prêts à l’emploi, de snacks et de produits laitiers se développe, tout comme un intérêt croissant pour les produits plus sains, naturels ou bio – même si ces derniers restent en grande partie importés et ciblent des segments à revenu plus élevé.
Dans la boulangerie, la consommation annuelle par habitant atteint environ 40 kg, avec une forte présence de boulangeries artisanales de quartier (panes francés, panes dulces) mais aussi de chaînes industrielles et de concepts « boulangerie‑restaurant » plus haut de gamme.
Des acteurs régionaux puissants et des besoins en intrants de qualité
Parmi les acteurs majeurs, on trouve des groupes locaux et multinationaux bien installés :
Astuce :
Le secteur agroalimentaire guatémaltèque est dominé par plusieurs grands groupes internationaux et régionaux. CMI Alimentos (Corporación Multi Inversiones) produit des biscuits, des pâtes, des aliments pour animaux et des viandes transformées. Le groupe Bimbo est spécialisé dans la boulangerie industrielle. Nestlé, via sa marque Malher, est présent sur les marchés des laits, bouillons, soupes et confiseries. Cargill, à travers sa filiale Perry, opère dans les secteurs de la volaille, de la charcuterie et des aliments pour animaux. PepsiCo, avec Frito Lay, se concentre sur les snacks et les sodas. Enfin, Fresh Del Monte est actif dans les fruits en conserve, les jus et les sauces.
Ces entreprises importent massivement des ingrédients et matières premières des États‑Unis (céréales, produits laitiers, ingrédients fonctionnels), tirant parti du CAFTA‑DR. Rien qu’en 2024, les importations guatémaltèques de produits transformés américains ont atteint un record de 575,2 millions de dollars, en hausse de 15 % sur un an.
Ce contexte crée un terrain fertile pour des fournisseurs étrangers d’ingrédients et technologies : farines, concentrés protéiques, arômes, préparations pour la boulangerie, équipements de transformation, solutions de packaging, etc. Les industriels guatémaltèques privilégient des relations à long terme, avec des fournisseurs capables d’offrir qualité régulière, conditions de crédit intéressantes, support marketing et assistance technique.
Pour un nouvel entrant, la clé consiste souvent à nouer des partenariats avec ces transformateurs locaux ou leurs distributeurs, plutôt que d’attaquer directement le marché B2C.
Textile et habillement : une plateforme de nearshoring vers les États‑Unis
Le textile‑habillement est l’une des grandes vitrines industrielles du pays. Portée par le régime des maquilas et les avantages du CAFTA‑DR, la filière emploie directement et indirectement environ 180 000 personnes et génère près de 14 % des exportations guatémaltèques.
Un cluster intégré et orienté export
La particularité du Guatemala dans la région est de disposer d’un véritable cluster intégré, couvrant toute la chaîne de valeur, des filatures à la confection en passant par la teinture, les finitions et les accessoires. Plus de 500 entreprises composent cet écosystème :
| Type d’entreprise | Nombre approximatif |
|---|---|
| Entreprises de confection (habillement) | 202 |
| Accessoires, finitions, services associés | 197 |
| Filatures et textiles | 36 |
| Fournitures et machines | 87 |
Le pays produit du fil, des tissus, des vêtements en maille et en chaîne et trame, ainsi que des accessoires (élastiques, boutons, zips, étiquettes). Les spécialités vont du t‑shirt et du sweat en coton ou fibres synthétiques aux uniformes, vêtements de sport, workwear et tenues médicales.
Walmart, Target, GAP, Old Navy, Tommy Hilfiger, Ralph Lauren, Columbia ou Under Armour s’approvisionnent en volume au Guatemala. Cela place le pays parmi les dix premiers fournisseurs d’habillement du marché américain.
Les grands donneurs d’ordre internationaux
Des flux commerciaux en croissance malgré les chocs
Le commerce extérieur du secteur reste significatif.
| Indicateur textile‑habillement | Valeur indicative (dernière année complète avant crise) |
|---|---|
| Commerce total (import+export) | 3,1 Md$ |
| Exportations | ~1,75 Md$ |
| Importations | ~1,3 Md$ |
| Part des exportations d’habillement vers les États‑Unis | ~90 % |
| Part de la filière dans le PIB | ~8,9 % |
| Part dans les exportations totales | ~14 % |
Après un choc dû au COVID‑19 (contraction d’environ 10 % des exportations textiles en 2020), le secteur est reparti à la hausse pour atteindre environ 1,9 milliard de dollars en 2021 et 1,848 milliard en 2023. Le rythme se rapproche d’un taux de croissance annuel composé (CAGR) d’environ 2 % pour l’habillement et plus de 6 % pour les textiles depuis 2014.
La forte dépendance au marché américain reste un risque, mais aussi une opportunité dans le contexte actuel de reconfiguration des chaînes d’approvisionnement. Les tensions commerciales et les risques logistiques en Asie poussent de nombreux acheteurs à privilégier le nearshoring en Amérique centrale. Avec des temps de transit maritimes d’environ trois jours vers Miami, un fuseau horaire aligné sur celui des États‑Unis et un réseau de ports sur deux océans, le Guatemala peut livrer certains produits en moins d’une semaine.
Avantages compétitifs et régimes incitatifs
Les avantages du Guatemala pour cette industrie sont multiples :
Avantages pour l’implantation industrielle au Salvador
Le Salvador offre un environnement compétitif et attractif pour les investisseurs, combinant des coûts maîtrisés, une main-d’œuvre qualifiée, un accès privilégié aux marchés et un écosystème industriel en pleine évolution.
Salaire minimum compétitif dans le secteur export (environ 367 $/mois, prime incluse). La main-d’œuvre est considérée comme l’une des plus qualifiées d’Amérique centrale.
Proximité géographique avec les États-Unis et le Mexique. Accès facilité aux grands marchés grâce aux accords commerciaux (CAFTA-DR, accord UE-CA).
Zones franches et ZDEEP offrant des loyers industriels attractifs, des exonérations de droits de douane et d’impôts.
Transition d’un modèle maquila vers des offres « full package » incluant design, sourcing, logistique et conformité ESG.
Les décrets 29‑89 et 30‑2008 encadrent en particulier ces incitations, en exonérant par exemple les entreprises exportatrices de l’impôt sur le revenu pendant 10 ans et des taxes à l’importation sur matières premières, emballages et certains intrants.
Pour un industriel étranger, la stratégie dominante consiste à s’installer au sein de ces zones dédiées – où les infrastructures (entrepôts, services, énergie) et les procédures douanières sont optimisées – et à s’inscrire dans les circuits existants de sous‑traitance vers les grandes marques internationales.
BPO et services numériques : le Guatemala, hub nearshore pour l’Amérique du Nord
Le secteur des centres de contacts et du Business Process Outsourcing est l’un des plus dynamiques du pays. En deux décennies, le Guatemala est devenu une destination nearshore de premier plan en Amérique latine pour les services externalisés, en particulier pour les marchés nord‑américains.
Un vivier de talents bilingues et jeunes
Le pays dispose de la plus grande force de travail d’Amérique centrale, avec une population d’environ 18 à 19 millions d’habitants et un profil très jeune : 70 % des travailleurs ont moins de 30 ans. Dans les call centers et BPO, environ 80 % des agents sont bilingues (espagnol‑anglais) avec un accent neutre, souvent façonné par une exposition à la culture américaine ou des séjours aux États‑Unis.
Ce capital humain est soutenu par un effort public‑privé de formation en anglais, porté par des universités, des académies privées et l’Institut guatémaltèque de formation technique (INTECAP). Des programmes intensifs de 400 heures existent pour préparer spécifiquement les jeunes aux métiers du BPO et des centres d’appels.
La filière emploie directement plus de 50 000 personnes, avec une reconnaissance internationale dans plusieurs classements (Everest Group, Gartner, Tholons Top 100). Elle est identifiée comme l’un des principaux gisements de création d’emplois du pays.
Un marché en expansion, tiré par la demande mondiale
Le secteur Contact Center & BPO a généré environ 737 millions de dollars de recettes en devises en 2024, contre 700 millions en 2023, et devrait croître à un rythme d’environ 7,5 % par an sur les cinq prochaines années. Cette croissance est alimentée par la demande mondiale de services d’externalisation fiables dans le support client, l’IT, la finance ou l’administration.
Les services proposés couvrent un large spectre :
– front‑office : service client, assistance technique, ventes, support multicanal (voix, chat, email, SMS, réseaux sociaux) ;
– back‑office : ressources humaines, paie, comptabilité, gestion fournisseurs, traitement de données, facturation ;
– BPO « horizontal » : fonctions transversales (finances, achats, gestion des risques, supply chain) ;
– BPO « vertical » : services spécialisés pour la banque, l’assurance, la santé, le retail, la fabrication ;
– services à plus forte valeur ajoutée : transformation digitale, développement logiciel, intégration de systèmes, analytics, solutions IA.
Les prestataires guatémaltèques sont souvent alignés sur les principaux standards internationaux (PCI‑DSS, SOC2, HIPAA, ISO), ce qui est crucial pour des donneurs d’ordre nord‑américains ou européens.
Avantages de coûts et proximité pour les entreprises clientes
Pour un client américain, l’externalisation au Guatemala permet des économies de coûts de l’ordre de 40 à 60 %, voire jusqu’à 70 % dans certains cas. Les agents bilingues se facturent généralement entre 10 et 20 dollars de l’heure. Le coût moyen d’une heure de support client est estimé autour de 16,77 dollars (avril 2025), bien inférieur à celui d’une équipe interne aux États‑Unis.
Bon à savoir :
Le Salvador présente des atouts majeurs pour l’implantation d’activités, notamment des coûts salariaux parmi les plus bas d’Amérique centrale, couplés à des infrastructures de télécommunications modernes (fibre) et une alimentation électrique relativement stable. Son fuseau horaire (Central Standard Time) est aligné sur celui des grandes villes américaines, et les liaisons aériennes directes depuis des hubs comme Miami, Dallas ou Los Angeles sont rapides (2 à 3 heures de vol).
Par rapport à d’autres destinations offshore plus éloignées, le Guatemala offre aussi une meilleure affinité culturelle avec le marché nord‑américain, un taux de rétention des agents souvent supérieur et de bonnes performances en satisfaction client (CSAT), temps de traitement (AHT) et résolution au premier contact (FCR). Un nouveau plateau externalisé peut généralement être opérationnel en 30 à 60 jours.
Un écosystème d’acteurs internationaux
De nombreux grands noms du BPO sont installés dans la capitale Guatemala City : Alorica, TELUS International, Genpact, Atento, Teleperformance, [24]7.ai, Capgemini, Transcom, Everise, entre autres. On trouve aussi un tissu de prestataires locaux ou régionaux (Allied Global, Pronto BPO, Guatecall, World Connection, etc.), ainsi que des cabinets de conseil et des places de marché spécialisées comme Outsource Accelerator.
Pour une entreprise étrangère, il est possible de recourir à ces acteurs pour externaliser des activités ciblées, ou de s’implanter directement pour créer son propre centre nearshore, en profitant des régimes fiscaux incitatifs et des ZDEEP.
E‑commerce, numérique et services financiers : un marché en rattrapage accéléré
Le marché guatémaltèque du e‑commerce illustre bien le « rattrapage » digital à l’œuvre dans le pays. Encore embryonnaire il y a une douzaine d’années, il a connu une accélération nette à partir de 2011, puis surtout pendant la pandémie de COVID‑19, qui a bousculé les habitudes d’achat.
Un marché encore jeune mais en forte croissance
En 2024, le chiffre d’affaires du e‑commerce guatémaltèque est estimé entre 381 et 388 millions de dollars pour le segment le plus strict (selon les méthodologies), avec des estimations globales allant jusqu’à 2,7 milliards de dollars de volume de transactions, selon certains cabinets spécialisés. Les taux de croissance annuels se situent entre 10 et 26 %, avec des projections pouvant porter le marché autour de 5,3 milliards de dollars d’ici 2027.
Le taux de pénétration internet frôle les 60‑61 % de la population, avec environ 1,16 million de foyers connectés. Environ la moitié des adultes achètent en ligne, et la pénétration utilisateurs devrait atteindre plus de 40 % en e‑commerce dans les prochaines années.
Les catégories de produits les plus vendues en ligne sont :
| Catégorie | Part des acheteurs en ligne l’ayant achetée |
|---|---|
| Logiciels, apps, streaming | ~57 % |
| Téléphonie & accessoires | ~51 % |
| Alimentation & boissons | ~51 % |
| Cosmétiques & soins personnels | ~42 % |
| Photo & accessoires | ~40 % |
L’électronique contribue à elle seule à près d’un quart du chiffre d’affaires e‑commerce. Les achats transfrontaliers dominent encore (près de 70 % du volume), avec des plateformes internationales comme Amazon ou Walmart très utilisées, mais les sites locaux se renforcent : Cemaco, Max, Pacifiko, Guatemala Digital ou Kemik cumulent plusieurs millions de visites mensuelles.
Une digitalisation tirée par le mobile et les services
Le mobile est au cœur de ce boom. Entre 62 et 80 % des achats en ligne se font via smartphone, et 92 % des utilisateurs de Facebook accèdent au réseau par mobile. Les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, WhatsApp, TikTok) sont devenus de véritables canaux de vente, avec environ un consommateur en ligne sur cinq achetant via ces plateformes.
65
Environ 65 % des acheteurs en ligne utilisent internet pour régler leurs factures de services comme l’eau, le gaz ou la téléphonie.
Une bataille des moyens de paiement et de la confiance
Le paysage des paiements reste toutefois fragmenté. Les cartes de crédit internationales dominent le volume (63 à 68 % des transactions), suivies des virements bancaires (11 à 18 %), des cartes de débit (14 à 16 %) et des portefeuilles numériques encore marginaux (3 %). Paradoxalement, plus de 54 % des consommateurs en ligne déclarent continuer à utiliser le paiement à la livraison, reflet d’une méfiance persistante envers les paiements électroniques et d’un faible taux de bancarisation (environ 44 % des adultes ont un compte bancaire).
Bon à savoir :
Le paradoxe du marché ouvre des opportunités pour les fintechs, notamment via des solutions de conversion d’argent liquide au numérique, des systèmes de paiement fractionné et des services de crédit à la consommation adaptés à une clientèle à la fois sensible aux prix et exigeante en matière de confiance.
Le cadre juridique progresse (loi sur les communications et signatures électroniques, plan de gouvernement digital 2021‑2026), mais reste incomplet pour la cybersécurité, la protection des données ou la régulation précise des services numériques. Là encore, l’enjeu est double : sécuriser et standardiser le marché pour rassurer les consommateurs, tout en laissant de la place à l’innovation.
Pour un entrepreneur, les pistes vont de la création de marketplaces spécialisées (beauté, agro‑produits, artisanat) à des solutions logistiques « dernier kilomètre », en passant par des systèmes de paiement alternatifs visant les zones rurales sous‑bancarisées.
Tourisme et hospitalité : un pilier d’exportation à forte valeur culturelle
Le tourisme est un autre pilier de l’économie guatémaltèque, avec une importance bien supérieure à ce que suggèrent les seuls chiffres macroéconomiques. Le pays attire chaque année des millions de visiteurs, séduits par ses sites mayas (Tikal, El Mirador), ses villes coloniales (Antigua), ses paysages volcaniques et lacustres (lac Atitlán), et une culture vivante (gastronomie, artisanat, textiles).
Croissance régulière des arrivées et des dépenses
Depuis le début des années 2000, la demande touristique augmente en moyenne de 2,7 % par an. En 2023, le pays a accueilli environ 2,75 millions de visiteurs, et les projections tablent sur près de 3 millions d’ici 2028. La seule première moitié de 2025 a vu 1,61 million de visiteurs internationaux, en hausse de 8 % par rapport à l’année précédente, dont 1,22 million de touristes séjournant au moins une nuit.
733000
Nombre de visiteurs nord-américains enregistrés au Guatemala sur le premier semestre 2025.
Les dépenses internationales de visiteurs devraient passer d’environ 1,5 milliard de dollars en 2019 à 2,6 milliards en 2035, soit une hausse de 72 %, avec un taux de croissance annuel prévu de 4,1 % – supérieur à la croissance attendue de l’économie en général.
Le secteur tourisme‑voyages a généré environ 6,1 milliards de dollars en 2024, soit plus qu’avant la pandémie, et contribué pour environ 10 % aux recettes fiscales en 2023 (1,2 milliard de dollars d’impôts). Il emploie plus de 540 000 personnes, soit un tiers de plus qu’en 2019, et pourrait atteindre plus de 700 000 emplois en 2035. Fait notable, près de la moitié de ces emplois (46,1 %) sont occupés par des femmes, et un quart par des jeunes de moins de 25 ans.
Le gouvernement et l’Institut guatémaltèque du tourisme (INGUAT) misent sur un tourisme durable, avec une attention à la répartition des bénéfices dans les communautés locales, à la protection environnementale et à la montée en gamme de l’offre (ciblage de visiteurs à plus forte valeur ajoutée, partenariats avec compagnies aériennes et tour‑opérateurs).
Des développements récents comme l’ouverture de liaisons aériennes directes supplémentaires (JetBlue entre Fort Lauderdale et Guatemala City, Air Canada entre Montréal et Guatemala City) améliorent l’accessibilité et soutiennent la croissance.
Opportunités entrepreneuriales : de la niche à l’intégration
Les opportunités sont multiples :
– hébergement : hôtels de charme, écolodges, locations de vacances, auberges pour backpackers, résidences de tourisme ;
– expériences : circuits thématiques (gastronomie, textile, cacao, café), tourisme communautaire, séjours bien‑être ou d’aventure (randonnées volcans, observation d’oiseaux, plongée) ;
– services B2B : agences réceptives, DMC, marketing digital pour prestataires touristiques, plateformes de réservation locales.
L’essor du tourisme stimule aussi la demande sectorielle en amont, notamment pour l’agro‑alimentaire de qualité (restaurants, hôtels), les boissons, l’artisanat textile et les services de transport.
Immobilier et construction : un marché en expansion porté par l’urbanisation
Depuis une quinzaine d’années, l’immobilier est l’un des secteurs les plus dynamiques du pays. Le marché résidentiel s’est fortement apprécié : les prix des logements auraient grimpé de près de 60 % en 5 ans (2020‑2025), avec des hausses moyennes annuelles de 3 à 7 %, et de l’ordre de 5 % en 2024.
Logement, bureaux, commerces : une demande soutenue
La croissance démographique, l’urbanisation (plus de 67 % de population urbaine en 2025) et l’expansion d’une classe moyenne aspirant à de meilleures conditions de vie soutiennent la demande de logements, notamment dans et autour de la capitale. On parle par ailleurs d’un déficit de logement important, ce qui laisse un large espace pour des projets résidentiels abordables.
Les investissements dans le secteur immobilier se reflètent dans les chiffres :
| Indicateur immobilier & construction | Valeur indicative |
|---|---|
| Croissance du secteur immobilier (2024) | +4,4 % |
| Croissance secteur construction (2020 env.) | ~6 % |
| Transactions immobilières (variation 2024/23) | +7 % |
| Taille projetée marché résidentiel (2025) | 0,41 T$ |
| Marché construction (2025 → 2030) | 3,4 → 5,3 Md$ (CAGR ~9,5 %) |
Les loyers offrent des rendements attractifs, notamment à Guatemala City : jusqu’à 8,5 à 10,3 % dans certains segments. Les rendements attendus pour les appartements haut de gamme à la capitale se situent autour de 7‑8 %, pour les propriétés coloniales d’Antigua entre 6 et 9 %, et pour les maisons en communautés fermées entre 5 et 7 %.
Intérêt des investisseurs étrangers et diversification géographique
Les investisseurs étrangers représentent désormais plus de 20 % des transactions, en hausse par rapport aux 15 % environ un peu plus tôt dans la décennie. Ils proviennent principalement des États‑Unis, d’Europe (Espagne en tête) et du Canada, attirés par des prix relativement bas, un climat agréable, la beauté des sites (Antigua, lac Atitlán, côte pacifique) et un environnement d’investissement plus accessible que certains voisins plus chers (Costa Rica, Panama).
Les principales zones d’intérêt sont :
Zones d’intérêt immobilier au Guatemala
Principales régions et villes du Guatemala présentant un marché immobilier dynamique ou un fort potentiel de valorisation.
Zones 10, 11, 14, 15, 16, route d’El Salvador, ainsi que le réaménagement du centre‑ville.
Centre historique limité, faisant l’objet d’une forte valorisation.
Secteurs prisés incluant Panajachel, San Marcos et Santiago Atitlán.
Zones côtières telles que Monterrico et Puerto San José.
Centres urbains comme Quetzaltenango, Cobán, Izabal et Chimaltenango.
La tendance est aux projets mixtes (AVIA, Vistares), aux résidences fermées (« gated communities ») pour raisons de sécurité, aux complexes avec services intégrés (piscines, salles de sport, espaces verts) et aux projets éco‑responsables (énergie solaire, récupération d’eau, efficacité énergétique), dont la demande a bondi d’environ 25 % sur un an selon certaines estimations.
Pour un investisseur immobilier, le Guatemala offre un triptyque intéressant : prix encore bas, rendements locatifs élevés et plus‑value potentielle, avec le bémol d’un cadre juridique et administratif qui exige de s’entourer de conseils locaux fiables.
Énergies renouvelables : un leader régional en quête de modernisation
Le Guatemala fait figure d’exception régionale en matière de mix électrique vert. Déjà, plus de 60 % de l’électricité produite provient de sources renouvelables, essentiellement l’hydroélectricité et la biomasse (bagasse de canne à sucre). Dans certains bilans récents, la part des renouvelables dans la production électrique atteint même près de 70 à 78 % selon les années.
Un mix énergétique très vert… sur le papier
En 2023, la production électrique totale s’élevait à plus de 13 200 GWh, dont environ 9 100 GWh d’origine renouvelable (69 %). La répartition était la suivante :
| Source (électricité, 2023) | Part dans la production |
|---|---|
| Hydro/marin | ~42 % (5 572 GWh) |
| Biomasse | ~20 % (2 686 GWh) |
| Éolien | ~3 % (344 GWh) |
| Solaire | ~2 % (247 GWh) |
| Géothermie | ~2 % (285 GWh) |
| Fossiles (total) | ~31 % |
La capacité installée atteint environ 3 825 MW en 2024, dont 71 % renouvelables. L’hydroélectricité représente plus de 40 % de la capacité, la biomasse 23 %, l’éolien et le solaire autour de 3 % chacun, et la géothermie 1 %.
Au‑delà de l’électricité, les renouvelables représentent une part importante de l’approvisionnement énergétique total (Total Energy Supply), autour de deux tiers, si l’on inclut la biomasse traditionnelle (bois de feu), particulièrement utilisée dans les zones rurales.
Objectifs ambitieux et potentiel inexploité
La politique énergétique guatémaltèque fixe des objectifs élevés : atteindre 80 % d’électricité renouvelable d’ici 2027‑2030, réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 20 % par rapport au scénario tendanciel d’ici 2030, et limiter l’usage du bois de feu (avec un objectif de réduction de près de 16 millions de tonnes).
considérable
Le potentiel inexploité est considérable.
| Ressource | Potentiel estimé | Part déjà exploitée approximative |
|---|---|---|
| Hydroélectricité | ~6 000 MW | ~24 % |
| Géothermie | ~1 000 MW | ~3–4 % |
| Solaire | irradiation moyenne ~5,3 kWh/m²/jour | Très faible |
| Éolien | zones favorables limitées mais identifiées | Faible |
Un plan d’expansion du système de génération prévoit l’ajout de centaines de MW de capacités renouvelables, et environ 3 700 MW supplémentaires identifiés par l’association des producteurs renouvelables (AGER) pour la période 2024‑2040. Le pays exporte déjà de l’électricité (près de 1 000 GWh en 2022), principalement via le marché électrique régional (SIEPAC) vers ses voisins.
Des défis d’intégration et des opportunités d’affaires
Le principal goulot d’étranglement n’est pas tant la production que le réseau de transport : la modernisation et l’extension du réseau sont indispensables pour intégrer davantage de projets solaires, éoliens ou hydroélectriques. Les procédures administratives et les retards réglementaires freinent aussi certains projets, tout comme des conflits sociaux autour de barrages ou de fermes hydroélectriques.
80
Plus de 80 nouvelles centrales ont été construites grâce aux appels d’offres de long terme, dont plus de 80 % sont basées sur les énergies renouvelables.
Pour les entreprises, les opportunités se situent à plusieurs niveaux :
– développement de projets de génération (hydro, solaire, éolien, biomasse, géothermie) ;
– fourniture de technologies (panneaux solaires, éoliennes, systèmes de stockage, smart grids) ;
– services d’ingénierie et de conseil (études de faisabilité, gestion environnementale, optimisation énergétique) ;
– solutions d’énergie décentralisée pour les 30 % de population encore hors réseau ou mal desservie.
Le Guatemala, grâce à sa position centrale et à son surplus de production, aspire à devenir un hub énergétique régional. Les perspectives de rentabilité à long terme (20 à 40 ans) pour les projets renouvelables séduisent autant les investisseurs nationaux qu’étrangers, à condition que la stabilité réglementaire et le dialogue social suivent.
Services, finance et logistique : les autres piliers à surveiller
Au‑delà de ces grandes filières, plusieurs segments du secteur tertiaire méritent l’attention.
Commerce, services financiers et TIC
Le commerce (de gros et de détail) représente environ 18 % de l’économie et a crû d’environ 5,4 % début 2024. L’expansion des supermarchés (Walmart, La Torre, PriceSmart) en dehors de la capitale, la montée du e‑commerce et l’urbanisation créent un environnement propice à l’implantation de nouvelles enseignes, franchises ou concepts de retail.
Exemple :
Les services financiers et d’assurance ont enregistré une croissance de près de 9 % au premier trimestre 2024. Cette performance est tirée par trois facteurs principaux : la digitalisation accélérée du secteur, le fort développement de la banque en ligne et les initiatives d’inclusion financière. Cette dynamique se traduit par le déploiement rapide de canaux numériques par les banques locales, créant simultanément un espace de marché pour les fintechs spécialisées dans des niches comme les paiements, le crédit, le scoring alternatif ou les services dédiés aux PME.
Les TIC (information et communication) progressent d’environ 3,5 % la même année, soutenues par la demande en services digitaux, l’augmentation de la pénétration internet et les besoins de transformation numérique des entreprises. Le pays commence également à se positionner comme hub de développement logiciel pour l’Amérique centrale.
Logistique et commerce international
Avec des ports sur le Pacifique et l’Atlantique, sa connexion au Système d’Intégration Électrique d’Amérique Centrale (SIEPAC) et sa proximité avec le Mexique et les États‑Unis, le Guatemala est idéalement placé pour devenir une plateforme logistique régionale. L’intégration douanière progressive avec le Honduras et le Salvador, via l’Union douanière centraméricaine, facilite les flux de marchandises sur un marché élargi.
Exemple :
L’entreprise Combex‑Im, leader de la manutention aérienne de fret à l’aéroport La Aurora, illustre l’importance cruciale des services logistiques spécialisés pour les exportations de produits périssables, tels que les fruits, les fleurs et les produits frais transformés.
Malgré tout, les infrastructures routières insuffisantes, le manque de chaînes du froid et les coûts de transport élevés restent des obstacles majeurs, qui sont aussi autant de niches d’investissement dans les entrepôts modernes, la logistique sous température dirigée, les plateformes de groupage ou les services de transport spécialisés.
Comment se lancer : cadres juridiques et modes d’implantation
Pour une entreprise étrangère, plusieurs voies d’entrée existent :
Bon à savoir :
Trois principales voies existent pour s’implanter légalement au Guatemala. La création d’une filiale (S.A. ou S.R.L.) nécessite l’enregistrement du nom, le dépôt de statuts, la constitution d’un capital (réduit temporairement à 200 quetzals) et, pour certaines branches, une caution de 50 000 dollars. Le recours à un Employer of Record (EOR) ou à un PEO permet d’embaucher rapidement sans créer d’entité légale, une solution adaptée aux services ou au BPO. Enfin, l’implantation dans une zone franche ou une ZDEEP offre des exonérations fiscales et douanières, particulièrement avantageuse pour le textile, la transformation alimentaire, l’industrie légère ou les services à l’exportation.
Le système fiscal prévoit un impôt sur les sociétés autour de 25 %, mais de nombreux régimes spéciaux (maquila, zones franches, incitations dans le tourisme, l’énergie renouvelable ou les infrastructures) réduisent fortement la charge effective pour les projets qualifiés. Le coût du travail reste compétitif, avec un salaire minimum mensuel aux alentours de 3 384 quetzals (environ 437 dollars) dans le secteur non agricole.
La principale prudence à observer concerne la complexité réglementaire, les risques de corruption, l’importance de la conformité sociale et environnementale, et la nécessité d’un bon accompagnement local (avocats, comptables, partenaires sectoriels) pour sécuriser l’investissement.
Conclusion : un pays à haut potentiel pour des stratégies ciblées
Le Guatemala cumule des atouts rares : plus grande économie d’Amérique centrale, démographie jeune, position géographique stratégique, base productive diversifiée, mix énergétique très vert, coûts compétitifs, accords commerciaux étendus. Dans le même temps, ses faiblesses – pauvreté, inégalités, fragilité institutionnelle, déficits d’infrastructure – exigent des approches lucides, prudentes et bien informées.
Pour une entreprise ou un investisseur, les secteurs les plus porteurs se situent clairement dans : le numérique, la santé, les énergies renouvelables, la mobilité durable, et l’agroalimentaire.
Secteurs économiques porteurs
Principaux secteurs offrant des opportunités d’investissement et de croissance au Guatemala, basés sur des avantages compétitifs et une demande en développement.
Production à forte valeur ajoutée : avocats, fruits rouges, produits biologiques et transformation alimentaire.
Secteur dynamisé par une demande régionale et locale en pleine croissance.
Bénéficie du nearshoring vers les États‑Unis avec un cluster intégré déjà opérationnel.
Profite d’un vivier bilingue jeune et de coûts opérationnels avantageux.
Marché jeune et en croissance rapide, offrant un fort potentiel de développement.
S’appuie sur un patrimoine naturel et culturel exceptionnel pour son développement.
Soutenus par l’urbanisation, les remises des migrants et une demande résidentielle solide.
Le pays se positionne comme leader régional avec un vaste potentiel encore inexploité.
Ce sont ces secteurs, articulés autour d’une logique de valeur ajoutée, d’intégration régionale et de durabilité, qui dessinent aujourd’hui le cœur des opportunités d’affaires au Guatemala. Pour qui sait conjuguer vision à long terme, gestion des risques et enracinement local, le pays offre bien plus qu’un simple relais de production à bas coûts : un véritable hub stratégique au carrefour des Amériques.
Cas pratique :
Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel au Guatemala pour rechercher du rendement locatif et une exposition à la devise locale (quetzal) et au dollar américain (via certains loyers indexés ou payés en dollars). Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit. Après analyse de plusieurs marchés (ville de Guatemala Ciudad, zones touristiques du lac Atitlán, secteurs balnéaires de la côte Pacifique comme Monterrico), la stratégie retenue a consisté à cibler une maison individuelle ou un petit immeuble résidentiel dans un quartier en développement de Guatemala Ciudad ou dans une zone touristique dynamique au lac Atitlán, combinant un rendement locatif brut cible de 10 % – « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + travaux légers) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation et prise en charge par un réseau local (agent immobilier, avocat spécialisé en droit foncier, conseil fiscal connaissant la convention franco‑guatémaltèque lorsqu’applicable), vérification de la sécurité juridique du titre de propriété, choix de la structure la plus adaptée (propriété directe au nom de l’investisseur ou via une société locale de type Sociedad Anónima) et définition d’un plan de diversification dans le temps (échelonnement des investissements, éventuelle acquisition progressive de plusieurs biens dans différentes zones touristiques). Ce type d’accompagnement permet à l’investisseur de bénéficier des opportunités du marché immobilier guatémaltèque (tourisme croissant, demande locative en zones urbaines et touristiques) tout en maîtrisant les risques juridiques, fiscaux et locatifs, et en intégrant cet actif dans une stratégie patrimoniale globale cohérente avec ses autres placements européens.
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